Prix ATAA 2019 - Adaptation d’une série en doublage

Tour d'horizon des finalistes de cette 8e édition

Fanny Béraud, Sabrina Boyer et Perrine Dézulier pour 1993

Série italienne, 1993 s’inspire de faits réels et de l’opération « Mains propres » engagée pour lutter contre la corruption généralisée de la classe politique et des entrepreneurs avides de marchés publics.

Entre élections, enquêtes policières et délits d’initiés, cette plongée dans les arcanes de la politique italienne est servie par des dialogues français d’un parfait synchronisme. L’impression d’immersion est complète. Plusieurs milieux se croisent : politiciens, policiers, artistes… Et Fanny Béraud, Sabrina Boyer et Perrine Dézulier sont parvenues à restituer le parler naturel de chaque personnage. Bien campés, ces derniers dressent un authentique portrait de la société italienne de l’époque. On se laisse porter au point d’oublier qu’il s’agit d’une adaptation…

Direction artistique : David Macaluso

Studio : Nice Fellow Belgique

Diffusion : OCS City

Distribution : Sky Atlantic

Marie Fuchez, Claire Impens et Marianne Rabineau pour Flowers saison 2

Série britannique à l’humour acide, Flowers campe une famille hors norme, en marge de la réalité, où le père dépressif fait l’objet du prochain livre de sa femme. En parallèle, leurs jumeaux évoluent avec le même esprit décalé…

Cette comédie noire bénéficie d’une traduction savoureuse : entre langage fleuri et argot, certaines scènes donnent lieu à de mémorables engueulades. Ces moments explosifs ont fait l’objet d’un beau travail d’harmonisation où Marie Fuchez, Claire Impens et Marianne Rabineau parviennent, avec le même talent, à suivre les délires des personnages. Même les répliques du collaborateur du père – un Japonais parlant un très mauvais anglais – conservent l’humour de la version originale, sans jamais tomber dans la caricature.

Direction artistique : Pauline Brunel

Studio : Deluxe Media Paris

Diffusion : Canal +

Distribution : Channel 4

Blandine Gaydon, Marc Girard-Ygor, Philippe Lebeau, Adèle Masquelier et François Vidal pour Mindhunter saison 1

Dans la série américaine Mindhunter, deux agents du FBI font progresser la criminologie en étudiant les crimes de sang sous un angle psychologique et non plus seulement technique. S’engage une plongée en eaux troubles dans l’esprit des tueurs.

Compliqués, analytiques, psychologiques, les dialogues de cette série inquiétante restent toujours vivants et naturels sous la plume de Blandine Gaydon, Marc Girard-Ygor, Philippe Lebeau, Adèle Masquelier et François Vidal. Ces derniers ont également réussi à garder l’intensité de scènes marquantes, comme les monologues des tueurs : des tirades à la rage contenue et à la pensée décousue. Malgré cette ambiance glauque, le respect du parler de la fin des années 1970 rend les personnages attachants.

Direction artistique : Marie-Eugénie Maréchal

Studio : TVS

Diffusion et distribution : Netflix

Marie Causse, Alexa Donda, Valérie Marchand et Sébastien Charron pour The Good Place saison 2

Dans The Good Place, les quatre héros décédés décident de s’allier – malgré leurs petites mesquineries – pour accéder au « Bon Endroit » et quitter le « Mauvais Endroit » dont l’architecte démoniaque les soumet à de multiples tortures psychologiques.

Cette sitcom délirante a dû être un vrai défi pour ses adaptateurs ! Marie Causse, Alexa Donda, Valérie Marchand et Sébastien Charron semblent néanmoins s’être amusés lors de l’exercice : leurs textes font preuve de vraies trouvailles et de créativité pour la traduction des jeux de mots et le détournement des gros mots (interdits au Bon endroit). Le texte – dense – offre un ping-pong verbal inventif qui sert le jeu des comédiens. Et quand la chute fait écho aux répliques du début : la boucle est définitivement bouclée !

Direction artistique : France Rombaud

Studio : Deluxe Media Paris

Diffusion et distribution : Netflix

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