Prix ATAA 2019 - Adaptation d’un film en sous-titrage, catégorie Non Anglophone

Tour d'horizon des finalistes de cette 8e édition

Emmanuelle Boillot avec Imane Khalil (consultante) pour Le Caire confidentiel

Thriller suédois tourné en arabe égyptien, Le Caire confidentiel raconte comment Noureddine, un inspecteur de police, est chargé d’élucider le meurtre d’une chanteuse commis dans un palace du Caire. Alors que grondent les prémisses du Printemps arabe, il se retrouve à enquêter sur la garde rapprochée de Moubarak.

Mêlant l’histoire contemporaine à une enquête policière, Le Caire confidentiel multiplie les registres de langue. Qu’ils émanent de policiers, de politiciens ou de gens de la rue, les dialogues s’adaptent et restituent une langue percutante et rythmée. Emmanuelle Boillot, aidée par Imane Khalil, nous plonge dans l'intrigue et la culture égyptienne grâce à des textes fluides et agréables à suivre. On se croirait bilingue arabe-français !

Réalisation : Tarik Saleh

Distribution : Memento

Laboratoire : Hiventy

Joël Chapron pour Faute d’amour

Film russe, Faute d’amour raconte le déchirement d’un couple qui se sépare et dont les préoccupations égoïstes n’offrent aucune place à leur fils délaissé. Seulement, ce dernier finit par disparaître…

Ce drame familial est rythmé de disputes et d’échanges téléphoniques. Un langage familier et quotidien pour lequel Joël Chapron trouve le ton juste. Sans dissonance, le parlé passe à l’écrit sans perdre en force et vérité. La tension du film est également palpable dans les dialogues : on y retrouve la violence des sentiments – notamment envers l’enfant que l’on sent abandonné. Une adaptation d’une grande justesse !

Réalisation : Andreï Zviaguintsev

Distribution : Pyramide

Laboratoire : Hiventy

Léa Le Dimna pour Vers la Lumière

Film japonais, Vers la Lumière part à la rencontre de Misako, une audiodescriptrice d’œuvres cinématographiques pour public malvoyant. Plongée dans ce milieu, elle nouera une passion avec Nakamori, photographe en train de devenir aveugle.

Vers la Lumière est un film touchant, d’autant plus qu’il raconte avec fidélité le travail d’auteur et de traducteur. Au fil de l’histoire, on comprend que les maladresses des premiers sous-titres sont volontaires, qu’ils symbolisent les textes que l’héroïne se fait corriger… Quelle prouesse pour Léa Le Dimna d’écrire ces sous-titres un peu gauches, quand on sait l’exigence du métier ! Mais au bout du compte, cette dernière livre un très beau texte à la fois poétique et littéraire.

Réalisation : Naomi Kawase

Distribution : Haut & Court

Laboratoire : TitraFilm

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