Dossier : Introduction

Découvert tardivement dans les pays occidentaux, le cinéma japonais y est particulièrement tributaire de la traduction. Il serait vain de prétendre comprendre l’intégralité du récit d’un film japonais, que son histoire soit ancienne ou contemporaine, en l’absence de toute traduction des dialogues. La dimension visuelle du langage cinématographique, supposée universelle, ne suffit pas à la compréhension d’une intrigue. Sans la traduction, le travail des mots par les dialoguistes ne peut qu’échapper à l’entendement des spectateurs ne parlant pas le japonais et laisser dans l’obscurité ce qu’exprime l’image.

La première partie de ce dossier consacré à la traduction des films et des productions audiovisuelles du Japon propose le point de vue de trois traducteurs sur la question. Depuis trente ans, Catherine Cadou transpose en sous-titres français les dialogues de films aussi différents que ceux de Yasujiro Ozu, Nagisa Oshima ou Naomi Kawase. Dans l’entretien qu’elle nous a accordé, la traductrice évoque notamment son étroite collaboration avec Akira Kurosawa, l’un de ses mentors, dont elle a traduit une grande partie des films, parmi lesquels Le Château de l’araignée. Aux États-Unis, cette œuvre a bénéficié d’une édition en DVD établie par Criterion, qui propose deux versions sous-titrées différentes, accompagnées de textes dans lesquels leurs auteurs respectifs, Linda Hoaglund et Donald Richie, livrent leur point de vue de praticiens sur les difficultés que pose au cinéma la traduction de la langue japonaise.

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