Souvenirs

J’ai été l’assistante du metteur en scène Renato Castellani dans Deux sous d’espoir qui a eu la Palme d’or ex æquo à Cannes en 1952 avec Othello d’Orson Welles.

Nous tournions à Boscotrecase, un petit village napolitain, sur les pentes du Vésuve. Les acteurs étaient « pris dans la rue ».

À cette époque, mon accent français était encore plus effroyable que celui que j’ai aujourd’hui. Et pourtant, je devais enseigner leur texte en italien à ces gens qui ne parlaient qu’en napolitain ! C’était aussi difficile pour eux que pour moi. J’ai appris le napolitain, ils ont appris leur texte et ça s’est très bien passé.

Playmen

Pendant dix mois, en 1969, j’ai été traductrice à Playmen, la revue déshabillée qu’on avait essayé de lancer en France, mais qui n’a pas marché, je ne pense pas à cause de mes traductions, mais bien pour des motifs de concurrence.

Je travaillais avec Jean-Claude Biette, grand intellectuel, aujourd’hui également metteur en scène, qui était à ce moment-là l’assistant-traducteur de Pasolini. Mais quand le cinéma ne fait pas vivre son homme, il faut bien se débrouiller ailleurs. Nous nous relisions mutuellement et ensemble, nous avons bien ri :

– « Oh, jeune nymphe à la cuisse élancée… » – « Non, “fuselée”… à la cuisse fuselée » etc.

Écran Traduit HS N°3 Article suivant