Footage

53. La liste des dialogues dûment découpée, numérotée et vérifiée « conforme » aux marques figurant sur la copie standard, constitue le premier élément devant servir à la rédaction des sous-titres1.

54. Elle doit être complétée par un deuxième document sans lequel aucune adaptation rationnelle n’est possible. Il s’agit des feuilles de « footage » (terme qui signifie : mesurage en pieds et n’a pas d’équivalent en français), qui contiennent une longue série de chiffres et de calculs portant, d’une part, sur la longueur des sous-titres et, d’autre part, sur l’intervalle qui résulte de leur emplacement. Il n’est pas permis à un adaptateur d’ignorer aucun de ces deux facteurs aussi importants l’un que l’autre et qui ont chacun un effet décisif sur la qualité du sous-titrage.

55. Le point de départ du footage est la distance qui, dans les limites d’une bobine, sépare une image quelconque dun point fixe se trouvant au début de cette bobine. Ce point fixe, appelé start, correspond soit à une image déterminée de l’amorce portant la mention « start », soit à la première image « scène2 ». Il varie d’un film à l’autre, mais est toujours le même dans un même film. On le désigne par le chiffre 0000.00 qui veut dire : zéro pieds, zéro images, chiffre qu’indique un compteur en pieds mis à zéro. Il est remplacé par 0000.01 lorsque le point fixe correspond à la première image « scène ». En déroulant dans le compteur notre bobine repérée portant tous les numéros et toutes les marques de fin, nous pouvons noter les chiffres qui correspondent au début et à la fin de chaque sous-titre. Nous obtenons ainsi, pour chaque sous-titre, deux chiffres exprimés en pieds et dont la différence nous indique sa longueur. D’autre part, une simple soustraction de n’importe quels deux chiffres nous permet d’évaluer l’intervalle entre les sous-titres correspondant à ces chiffres.

56. Voici, présenté schématiquement, un exemple de ce calcul :

Nous avons quatre tronçons de dialogue commençant en A, B, C et D et finissant respectivement en A’, B’, C’ et D’.

Longueur du tronçon AA’ : 128.3 – 122.12 = 5.7

           —          —          BB’ : 132.7 – 128.5 = 4.2

           —          —          CC’ : 143.1 – 134.8 = 8.9

           —          —          DD ’ : 151.8 – 149.5 = 2.3

D’autre part, nous pouvons calculer les distances (intervalles) A’ B – B’ C – C’ D et ainsi de suite, ce qui nous permet de déterminer le laps de temps qui s’écoule entre la fin d’une phrase et le début de la suivante.

Intervalle A’ B : 128.5 – 128.3 = 0.2 (respiration)

        —       B’ C : 134.8 – 132.7 = 2.1 (suspension)

        —       C’ D : 149.5 – 143.1 = 6.4 (arrêt)

On peut calculer de la même façon l’intervalle entre les sous-titres se trouvant à n’importe quelle distance les uns des autres.

Dans les chapitres consacrés à l’adaptation, nous examinerons de plus près les incidences des facteurs ci-dessus sur la partie littéraire du sous-titrage.

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