Dépasser la traduction relais

Avec le développement des plateformes, l’offre de programmes étrangers non-anglophones s’est considérablement élargie.

Pour sous-titrer ou doubler ces œuvres, le recours à une « langue pivot » ou « langue relais » se multiplie. Cette pratique n’est pas récente, mais l’ATAA tenait à rappeler ses conséquences dans un contexte de massification sans précédent de l’offre audiovisuelle.

Ce texte est un courrier envoyé à tous les laboratoires de post-productions, diffuseurs et distributeurs.

À l’heure où les canaux de diffusion explosent, à l’heure où délais et budgets sont sous pression, la tentation est grande d’aller au plus vite et au moins cher. C’est une erreur stratégique.

La traduction audiovisuelle est un exercice de synthèse, de choix, d’adaptation et d’interprétation. Travailler à partir d’une langue relais, c’est à la fois limiter les éléments qui permettent de comprendre l’œuvre originale, et rétrécir l’éventail de ses choix. C’est multiplier le risque d’erreurs et de contresens immanquablement générés par une traduction « brute» bâclée car peu rémunérée. C’est perdre la saveur des références et des jeux de mots, et les niveaux de langue qui font l’épaisseur, et même la cohérence (on pense notamment aux tu/vous), d’une œuvre audiovisuelle.

Accorder de l’importance à cette étape cruciale, ce n’est pas seulement témoigner de son respect pour l’original, c’est l’une des meilleures façons de se démarquer de la concurrence. Il serait dommage de s’en priver, car il est plus simple que jamais de trouver la perle rare :

- L’annuaire de l’ATAA, qui compte aujourd’hui plus de 500 membres, permet d’effectuer une recherche par langue source et spécialité. Notre association est par ailleurs en lien avec tous les membres de sa fédération européenne qui regroupe 17 pays.

- Lorsqu’on ne trouve pas quelqu’un qui maîtrise la traduction audiovisuelle et/ou peut traduire vers le français, il est possible de travailler en binôme avec une personne maîtrisant la langue originale du programme. L’essentiel, dans ce cas, étant que cette personne soit justement rémunérée sur la prime de commande et les droits de diffusion, dans le cadre d’un accord avec l’auteur qui signe l’adaptation.

Cette démarche est constructive car elle légitime nos compétences à tous, sociétés et auteurs, ce qui contribue à la pérennité du secteur au lieu de participer à son délitement. Elle vous permettra donc de trouver l’appui de professionnels qui sentiront leurs compétences reconnues et vous aideront volontiers à trouver la meilleure solution. En retour, les commanditaires ne pourront que reconnaître la plus-value concrète apportée par cette approche. À terme, l’investissement est donc largement rentable.